Comment créer un jardin qui défie les changements climatiques

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Les jardiniers d’aujourd’hui seront parmi les premiers à devoir composer avec la crise climatique. 

La conception, le choix des plantes, la façon de planter et d’entretenir : tout est à revoir. Pour survivre aux aléas de la météo, le jardin de demain comptera davantage de plantes capables de traverser les canicules et de supporter des périodes de sécheresse prolongées.

Certaines d’entre elles se recroquevillent lors des grosses chaleurs afin de limiter l’évaporation. Si elles sont temporairement moins jolies, elles ont du moins la capacité de repartir au lieu de dépérir, offrant un spectacle impressionnant et surtout… sans condition.

Peut-être faudra-t-il s’habituer à ce que tout ne soit pas parfait… et apprendre à apprécier, à sa juste valeur, le jardin lorsqu’il est à son apogée.

À quoi ressembleront les jardins de demain?

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France, 2019. Après une impressionnante série de canicules, les forsythias, troènes et hortensias, des arbustes depuis longtemps cultivés sur l’ensemble du territoire, ont perdu leurs feuilles en juillet. 

Les pensées et les géraniums, deux plantes longtemps cultivées dans tous les jardins, se sont vues, depuis, graduellement remplacées par des plantes méditerranéennes capables de mieux résister à la chaleur et aux sécheresses.  

Des recherches sont depuis en cours en France afin de déterminer 52 plantes capables de survivre dans leur climat en surchauffe. C’est que d’ici 50 ans, on prévoit que la hausse du mercure y rendra impossible la culture de nombreuses plantes, même parmi les espèces indigènes. Afin de ne pas être pris de court, on travaille à définir les plantes qui composeront les jardins de demain.  

En Amérique également, certains signes indiquent clairement que les paysages n’auront d’autre choix que de s’adapter au dérèglement climatique.

Comment adapter son jardin au réchauffement climatique

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Un jardin adapté aux changements climatiques favorise la biodiversité et la rétention d'eau. Ses bosquets et parterres de fleurs se composent de plantes résistantes à la sécheresse et aux températures extrêmes. Les plantations y sont denses, les zones ombragées nombreuses et le sol riche en matière organique. 

Considérant cela, la majorité des jardins peuvent être modifiés dans le but de les rendre plus résilients. Nul besoin de changements drastiques. Pour plusieurs d’entre nous, la transition est déjà engagée et chaque fois qu’on choisit une plante bien adaptée à notre terrain ou qu’on applique des procédés permettant de moins ou de mieux arroser, on continue à faire évoluer notre espace extérieur actuel vers celui de demain.

3 façons simples pour rendre le jardin plus résilient

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Choisir des plantes adaptées aux conditions locales, optimiser la gestion de l'eau, améliorer la qualité du sol et créer un microclimat favorable sont autant de façons de créer un jardin résilient.

Choisir les bonnes plantes pour le bon endroit 

Les plantes résistantes à la sécheresse

Plantes méditerranéennes, succulentes, vivaces et arbustes à petites feuilles vernissées… Certains végétaux tolèrent bien la chaleur et traversent en beauté les périodes de sécheresse. Consultez notre liste. Découvrez également les jardins de type méditerranéen.

Les plantes locales

Les espèces indigènes sont souvent mieux adaptées pour faire face aux conditions climatiques et aux ravageurs de votre région. Renseignez-vous… Elles sont plus nombreuses et plus spectaculaires que vous ne l’auriez cru!

Plantes adaptées aux variations de températur

Choisissez des plantes capables de résister à la fois à la chaleur et au froid. Les plantes alpines peuvent représenter une belle option tout dépendant de la région où vous habitez.

NOTE : Ne plantez pas toujours les mêmes végétaux. En diversifiant les espèces, on améliore la résilience du jardin face aux aléas climatiques tout en contribuant à la biodiversité et à la protection des écosystèmes.

Faire une gestion de l'eau efficace

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Pendant des années, on a perfectionné les façons d’arroser. Si bien qu’on en a oublié à quel point l’eau est précieuse. Les nouvelles pratiques tendent à nous le rappeler et à nous ramener à des gestes simples qui portent fruit. Il est plus que temps de revenir au vieil adage « Un binage vaut deux arrosages », qui nous rappelle que la terre binée retient mieux l’eau.

À découvrir : notre liste des plantes qui ne nécessitent pas d’arrosage et que l’on retrouve dans un jardin minéral (ou jardin sec).

Systèmes d'irrigation écologiques

Vous souhaitez conserver certaines plantes ornementales ou potagères qui nécessitent un arrosage fréquent? Pensez aux systèmes d’irrigation goutte-à-goutte, qui sont efficaces et évitent le gaspillage.  

Les ollas sont une autre belle option! Il s’agit de pots en terre cuite sans vernis qu’on enterre. L’eau qu’on y verse sera libérée selon les besoins du sol. Il en existe de différentes formes et grandeurs afin de convenir aux plates-bandes, aux potagers et aux pots. Ils permettent une hydratation ciblée et sont ultra pratiques si vous devez vous absenter quelques jours! 

Récupération de l'eau de plui

Les barils de récupération permettent de réduire considérablement la consommation d’eau potable!  

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Allées et sols perméable

Lors d’une pluie torrentielle, l’eau qui ne peut être absorbée par le sol a de fortes chances d’aboutir dans votre sous-sol. Lorsque c’est possible, privilégiez les sols perméables aux surfaces en béton ou en asphalte. Pensez également à réaliser des zones de plantation surélevées (comme les jardins alpins) qui favorisent l'infiltration ou un bassin de rétention des eaux de ruissellement. Tout comme le jardin de pluie, ils peuvent être réalisés à petite échelle sur un terrain qui dispose de l’espace suffisant!

Paillage

Dès son application, le paillis aide à maintenir l'humidité du sol et à réduire l'évaporation de l’eau. 

À lire également : 10 conseils pour protéger le jardin en période de canicule

Améliorer la qualité du sol

Terreau de qualité

Chaque fois que vous plantez, utilisez un terreau riche en matière organique comme notre terreau pour légumes et fines herbes ou notre terreau premium tout usage. Ils contiennent de la tourbe de mousse de sphaigne, de la perlite, de la fibre de coco ou d’autres ingrédients qui favorisent une meilleure absorption de l’eau.

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Compost

Le compost permet d’enrichir le sol en matière organique ainsi que d’améliorer sa structure et sa capacité de rétention d'eau. Si vous faites votre compost, consultez notre Guide du compostage pour en tirer le meilleur profit.

Paillis

Au fur et à mesure qu’il se décompose, le paillis enrichit le sol tout en améliorant sa structure et sa capacité à retenir l'eau.

Rotation des cultures

Lorsque vous cultivez des légumes, évitez de planter deux années consécutives au même endroit. Découvrez les avantages de la rotation des cultures dans notre article.

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Créer un microclimat favorable

Utilisez les arbres et les arbustes, en haie ou en solo, afin de créer des zones ombragées et protégées des vents qui protégeront les plantes qui ne supportent pas le soleil direct et les vents desséchants. Les treillis, les clôtures et les pergolas peuvent également jouer le même rôle. Ils sont autant de structures sur lesquelles faire pousser des plantes grimpantes.

Intégrer des zones humides

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Les mares et les étangs peuvent contribuer à la régulation du microclimat tout en favorisant la biodiversité au jardin. Si vous n’avez que peu d’espace, pensez aux fontaines, aux bains d’oiseaux et aux abreuvoirs pour abeilles, qui viennent en aide aux espèces animales et végétales tout en apportant un vent de fraîcheur. 

Aménager des bandes végétalisées

Une bande végétalisée est un espace réservé aux plantes indigènes et aux fleurs sauvages qui soutiennent les populations d’insectes bénéfiques locaux. Pour savoir quoi planter, consultez notre article. (attirer les insectes bénéfiques au jardin)

Privilégier des solutions écologiques pour lutter contre les nuisibles 

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Dans la mesure du possible, privilégiez les solutions naturelles et les biopesticides plutôt que les produits chimiques. Ils sont efficaces et sans danger pour la faune, la flore et les nappes phréatiques. Découvrez les solutions écologiques pour le jardin et les solutions écologiques pour la pelouse

Voici quelques types de jardin et leurs avantages en matière de résilience climatique :

  • Jardin sec : Aussi appelé jardin minéral, ce type d’aménagement paysager privilégie l’emploi de matière minérale et de plantes très tolérantes à la chaleur et à la sécheresse. Apprenez-en plus ici.
  • Xéropaysage : Le xéropaysage est une technique d’aménagement développée pour faire face aux changements climatiques en misant principalement sur l’économie de l’eau. On vous explique ici.
  • Jardin méditerranéen : Offrant une belle variété de couleurs et de parfums, ce jardin met en scène des plantes qui supportent admirablement la sécheresse et les températures élevées. 
  • Jardin de plantes comestibles : Pour être résilient et autonome, ce type de jardin intègre des arbres fruitiers, des arbustes à petits fruits et des légumes vivaces (artichauts, rhubarbe, topinambours). Une fois établis, ils nécessitent moins d’eau. 
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  • Jardin de pluie : Bien pensé, ce jardin permet de faire face de différentes façons au dérèglement climatique et à ses températures extrêmes. Il facilite l’acheminement de l’eau lors des pluies torrentielles, la collecte et la filtre pour ensuite la mettre à la disposition des plantes de manière à minimiser les arrosages. 
  • Jardin alpin ou jardin en terrasses : Ce type de rocaille surélevée et présentant différents paliers aide à mieux gérer le ruissellement des eaux de pluie et permet de créer des microclimats favorables à la biodiversité.  Découvrez le jardin alpin ici.

À lire également : Comment réaliser un xéropaysage résistant à la sécheresse